Les Mots

Les Mots

Une fois de plus, j'ai le moral dans les chaussettes, car je viens de visionner une comédie romantique. Il convient donc, si je ne veux pas m'échouer telle une baleine lors d'un dégazage sauvage, de parler de ce qui est mon pinceau à présent, les mots.
Il est particuliérement instructif d'étudier le rapport de proximité qu'il y a entre ces deux outils de création, pas si éloignés que ça l'un de l'autre.

Tout d'abord, et avant tout, ce sont deux moyens d'expression de l'esprit. Dans le dessin, que ce soit au crayons, fusains, ou à la peinture, chacun de ces outils a un rendu qui lui est fort caractéristique. L'épaisseur du trait étant la différence la plus visible. Il suffit de se pencher sur des qualificatifs pour s'apercevoir qu'il y en a des plus appropriés à certaines situations et, dans ce cas, votre style de discours correspondrait à l'outil employé et à votre style artistique.

Je m'explique, nous pouvons avoir un trait de porte mine de 0.5mm, très fin, matérialisé par une remarque du style, "cette demoiselle a fière allure" à l'inverse, le trait du fusain donnerait un trait plus grossier plutôt quelque chose dans le style, "elle est vachement migonne cette fille". Beaucoup plus opac et déposant bien plus de matière, dû à l'épaisseur du pinceau, la gouache pourrait amener un rendu verbal comme suit, "comment elle est trop bonne la meuf!". Quoique ce rendu puisse être très sensiblement alléger, selon le peintre. Dépeindre une scène avec brio via des substantifs, et autres qualificatifs, est loin d'être chose aisée.
Les syllabes ayant un style qui leur est propre, prenez le son "qu", il claque un peu, ça n'est pas pour rien si ce son est présent dans le mot que je viens d'employer.

Le "R", au choix, roule, ou est gutural.
j'arrête là, je voudrais simplement vous faire remarquer que l'association des mots n'est pas plus aisée que celle du trait. Pour qu'un rendu soit flatteur, il faut sensiblement le même temps. On peut revenir sur un écrit autant que sur un dessin. A force de relecture, on modifie, on améliore afin d'avoir un résultat qui soit à la hauteur de nos attentes.
Si vous pouvez voyager en regardant un tableau, il en va de même pour un texte. S'il faut, en générale, adopter le type de couleurs qui convient au sujet, vous ne verrez que très rarement un océan ou des fonds sous-marins à dominante jaune, la palette du rédacteur est le champ lexical, pareil que pour les couleurs vous ne trouverez que très rarement un auteur parler d'amour en utilisant des termes ayant un lien direct avec la charcuterie. Il dira plus "t'as de belles cuisse" plutôt que, "t'as d'appétissants jambons".
Même si de pareils termes peuvent être employés pour donner un aspect bien plus imagé, et familier au lecteurs, ou pour la réplique d'un personnage avec un trait de caractère bien particulier.
Les mots, bien que j'ai horreur de lire, sont un magnifique moyen d'évasion, une échappatoire, un coup de pouce à l'esprit afin qu'il puisse s'envoler.
Et si votre esprit n'a guère besoin d'aide pour voler à tire d'aile, c'est alors que de lecteur vous prenez la place du réalisateur, et passez de l'autre côté de la caméra pour faire partager votre vision...
C'est mon cas, ayant une imagination débordante, je tente de vous faire découvrir des pays qui ont tous une seule et même capitale, Amour.
Mais qu'il soit passionné, complexe, impossible, virtuel ou passager, c'est une capitale dont je ne me lasserai jamais, car elle est dotée de recoins si nombreux qui font que deux histoires d'Amour ne seront jamais pareilles.
J'aime les mots et je l'ai très souvent dit et répété, ils me permettent de rester en surface, de ne pas boire la tasse, et vu l'heure, il est vrai qu'un café m'empêcherait certainement de trouver le sommeil.
Je les aime aussi, car ils autorisent bon nombre de facéties lesquelles ne passeraient certainement pas aussi bien à l'oral.
En vous remerciant, bonsoir.

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