Moi Julien, 33 ans, handicapé

Moi Julien, 33 ans, handicapé

Hier à 18h30, cela faisait très exactement 33ans que j'avais fait mon apparition sur cette terre...
Je n'aime pas particulièrement le jour de mon anniversaire, mais rien à voir avec un quelconque malêtre lié à l'âge.
Cela s'apparenterait plus à l'envie que ce soit un jour comme tant d'autre. Pour moi, ça l'est, véritablement.
Je dois dire que la dernière décénie ne fut pas des plus joyeuses, heureusement, je ne l'ai, presque, pas vu passée.
Ce qui me fait accuser près de dix ans de retard sur une existence lambda. J'ai 33ans, sans enfant, sans copine (à mon âge peut-être doit-on dire," je n'ai pas de femme"?), mais peu importe.
J'ai adoré la réflexion d'une de mes tantes, quand elle m'a cru au fond du gouffre d'être toujours seul,
"Rassure toi, machin vient d'avoir 30ans et il n'a trouvé personne non plus".
C'est fou comme les gens pensent que de savoir que les autres ne réussissent pas mieux, ça va forcément vous remonter le moral.
Merci, mais mon moral va très bien.
Certes, je ressens un gros manque, et j'aimerais avoir une personne qui soit tendre, me caline, mais il n'y a pas mort d'homme.
Je suis heureux de vivre, même si ça fait le mec désespéré qui n'en peut plus, qui se cherche, par tous les moyens, des raisons de ne pas partir en vrille.
La vérité est que mes motifs de satisfactions sont multiples, seriez-vous sceptique? Voici les principaux:
Avoir une seconde chance de vivre, même si pour la plupart d'entre vous vivre se résume à fonder une famille, avoir une chouette caisse et à bien gagner sa vie.
Ceux-là, je les invite à se munir d'un dictionnaire et à aller y voir la définition du verbe vivre dans son sens premier et littéral.
Il serait grand temps de revenir aux choses simples.
Je continue mon énumération, avoir des parents géniaux, apprendre tous les jours, écrire et tenir ce blog qui est un prolongement de mon âme, de ma sensibilité.
Pondre des articles sur le football NFL, regarder des matchs à la T.V. 
Réussir à me débrouiller dans la langue de Shakespeare, aider des personnes voulant apprendre le français, plancher sur la construction d'un site internet.
Créer et, s'il me reste un peu de temps, me faire un 18 trous sur ma console.
En fait, je cherche tous les moyens possibles afin d'éviter de penser, de me retrouver seul en tête à tête avec moi-même.
Vous vous demandez peut-être à quoi rime la rédaction de cet article?
J'avoue ne pas très bien le savoir, non plus.
L'idée m'est venue quand j'ai voulu faire un article pour mon anniversaire et dire que, contrairement à ce que pouvaient penser bien des gens, moi le premier avant d'être dans cette situation, la vie ne s'arrête pas parce qu'on devient une personne en situation de handicap.
Ma satisfaction arrive via d'autres moyens, mes gouts, dans de nombreux domaines, ont évolués (mais je n'ai pas changé de bord, j'aime toujours les femmes!), je dirais que mes gouts sont plus posés, calmes, en général. J'aime le golf et le football américain, mais ce sport n'est pas qu'un sport que violent, c'est aussi très technique.

Pour conclure, je ne dis pas qu'à presque 24ans il est aisé de se retrouver handicapé, je dis simplement que remonter la pente n'est pas impossible. Certes, ça n'est pas de tout repos, c'est même super contraignant, c'est aussi excessivement long, mais pas impossible.
Vous aurez très souvent envie de tout lâcher, de baisser les bras, mais c'est justement à ce moment que vous devez être un lion, vous battre.
Croyez moi, vous serez fier de vous.
En tous cas moi, je suis fier de moi.

Voilà ce que j'avais à dire.

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