Il y avait une pub France Télécom qui disait, "Le bonheur, c'est simple comme un coup de fil..".
Cette phrase prit son véritable sens, quand, pas plus tard que mardi matin, Marc eût à nouveau Elo au téléphone.
Ce dernier la rappela immédiatement après avoir raté son appel, alors qu'il était en ligne avec ses parents.
Le but de ce contact téléphonique, un questionnaire de satisfaction, mais ce dernier n'avait que très peu d'importance.
Pour lui, l'essentiel était qu'ils allaient être de nouveau en contact.
Loin des paramètres très subjectifs que sont les critères physiques.
Quoi de la plus beau que deux personnes parlant le même language?
Et c'est bien cela que nous recherchons tous (moi le premier!), être en parfait accord avec sa ou son "partenaire".
Le réseau de télécommunications avait été le théatre d'un subtil jeu de séduction dans lequel rien n'était dit, mais où tout était suggéré…
Son esprit ne pouvait s'empêcher de vagabonder à sa guise, toutefois Marc ne voulait en aucun cas interférer dans la vie de couple d'Elo.
Il devait se faire à l'idée qu'il avait trouvé en elle une formidable muse, et l'inspiration dont elle serait à l'origine supplanterait jusqu'à la corne d'abondance...
Elle serait le point de départ d'une recherche minutieuse de la plus belle des tournures, ou du plus beau des adjectifs, afin que cette banale succession de noms communs se transforme en une suite de non-commun!
En revanche, le jeune homme était face à un épineux problème, réussir à mettre en forme un paragraphe capable de véhiculer via des qualificatifs subtilement sélectionnés, l'émoi platonique, mais tout de même gigantesque, que cette charmante enfant avait déclanché.
Ceci semblait être une énigme dépourvue de la moindre solution.
Lorsqu'il rédigeait à son intention, il avait la désagréable impression d'employer sans cesse les mêmes mots, de s'éloigner de cette simplicité qu'il chérissait tant, bref il se trouvait d'une extrême banalité.
Toutefois, il se cachait derrière ces quelques faux pas verbaux, l'intention plus que noble, qu'avait le jeune auteur de transmettre cette "flamme" qui brulait à présent pour Elo.
Véritable coups de foudre depuis la première seconde où elle lui avait adressé la parole, après avoir franchi le seuil de son antre.
Lors de leur conversation, il avait été charmé par ses propos, son attitude vis-à-vis de lui et de sa situation.
Que pouvait-il faire?
Rien, si ce n'est rédiger, et rédiger encore comme pour avoir l'illusion de revivre cette fameuse, et envoutante discussion.
Elo, prise par sa vie professionnelle n'avait sans doute guère le temps, ni l'envie de penser à lui, et quand bien même eût-elle songer à lui en des termes flatteurs, d'issue romatique il n'y aurait point.
La morale était donc sauve étant donné que cette si charmante personne était mariée.
Ce qui importait à Marc, qu'elle soit heureuse et épanouie...
Tout ceci n'était d'ailleurs, vraisemblablement, que l'attrait de la nouveauté, il ne pouvait en être autrement.
La jeune femme avait sans doute été particulièrement flattée du comportement adopté par Marc, semblant celui d'un preux chevalier à l'égard de la damoiselle qui l'émeut au plus haut point.
Même si le jeune homme ne pouvait censuré son esprit, lequel rêvait à une issue de conte de fées, il était bien conscient que la raison devait l'emporter, et qu'il eût été suicidaire de mettre en péril 10 ans de relation.
Marc s'était résigné à cette idée, et relativisait comme toujours, se disant qu'il aurait au moins le plaisir de l'avoir au téléphone lorsqu'il appellerait sa société.
C'était donc vrai, le bonheur, c'est simple comme un coup de fil...