Cela n'est jamais bon de vouloir faire resurgir le passé et surtout dans ma situation.
Les gens, plus ou moins proches, se réfèrent à celui que vous étiez, à cette image que vous véhiculiez.
Dans mon cas, ils me voient diminué, émettent un jugement, volontairement ou non,forcément bien moins bon que précédemment.
Et c'est sourtout fort douloureux, car ils me renvoient l'image de celui que j'étais, duquel j'ai eu tant de mal à faire le deuil.
Maintenant que j'ai accepté, non sans mal, celui que je suis devenu, à travers ma volonté de vouloir renouer le contact, je replonge dans quelque chose qui me terrorise.
C'est pourtant moi qui fait cette démarche de rechercher d'anciens amis, avec cet hypothétique espoir que nous pourrions faire comme si rien n'avait changé mais au contraire, tout a changé, et pas dans le bon sens me concernant.
C'est la raison pour laquelle j'ai effacé mes fiches des sites de "retrouveurs d'amis" d'école.
Je ne veux plus être envisagé par rapport à celui que j'étais, et que je ne suis plus.
Cela fait déjà mal quand ce sont des inconnus dans la rue qui vous envisagent de la mauvaise façon, mais que dire quand ce sont des personnes desquelles vous avez été proche, ça vous met K.O comme un uppercut du champion du monde des poids lourds du noble art.
Outre le fait de savoir comment a évolué la vie de chacun, vous n'avez guère plus grand chose à vous dire étant donné que vous avez tous les deux considérablement évolués donc, n'avez certainement plus guère d'affinités.
Dans mon cas, après avoir dit que c'était réellement triste ce qui m'arrivait, la vie reprend ses droits...
J'ai tort de croire que tout peut recommencer, car rien n'est plus pareil!
Il n'y a que moi qui me voit pareil, mais il faut regarder la vérité en face, je ne suis plus fréquentable, les apparences sont mon pire ennemi, et j'ai une voix d'attardé!
C'est incroyable comme une voix peut véhiculer une image valorisante, ou complètement dégradante.Il s'agit pourtant de la même personne, mais hélas, il n'y a vraisemblablement que vous qui en soyez informé.
Je pourrais toujours demandé à la personne si ça la choque, elle me dira que non, afin de ne pas me blesser.
Julien, rends toi à l'évidence, tu as un double handicap.Dans ce cas, quelle solution ai-je?
Me recréer un répertoire de connaissances, au moins, ils n'auront pas l'image de l'ex-moi, donc ne me jugeront pas par rapport à ce que j'étais.
Concernant l'amour, tout se complique. Même si après avoir visionner une comédie romantique de plus, je me voile la face en y croyant encore, ces films finissant toujours bien.
Comme dans "Ce soir, je dors chez toi" où Mélanie Doutey est magnifique.
La vraie solution, si je trouve une personne qui aille au-delà des apparences (sincèrement, j'y crois de moins en moins.), n'est-elle pas celle de vivre chacun chez soi, afin d'être toujours heureux lorsque l'on est ensemble?
Ne pas avoir les contraintes d'une vie à deux, tout en préservant les avantages.
Après tout, ne suis-je pas un trop grand rêveur?
C'est vrai, je vis dans mon petit monde d'handicapé, loin des dures réalités du quotidien.
A une époque où la majorité des français est préoccupée par le pouvoir d'achat, ma préoccupation principale se résume à aquérir un peu plus d'autonomie.
J'y suis, mon tort est de ne pas avoir voulu rester à ma place d'handicapé.
Vous savez, le petit gars sympa en fauteuil qui a une voix de demeuré, que même si tout va bien dans sa tête, on considère mal parce qu'il ne rentre pas dans le moule de la "normalité".
FUCK la "normalité"!
Je suis très bien dans mon monde d'handicapés.
Le Julien d'avant est mort, le 25/11/1999.
En vous remerciant, au plaisir.